jeudi 20 juillet 2017

« GM & S, c’est le dernier clou dans le cercueil de la Creuse »


Assemblée générale des employés de GM & S, à La Souterraine (Creuse), le 12 juillet. Dans un département rural de 120 000 âmes où « chaque emploi va se chercher avec les dents », la menace sur le deuxième employeur privé du département est un « séisme ».



« Le mépris par contre, on ne s’y habitue pas », dit cette « petite main, gros bras », comme on surnomme les opérateurs des immenses presses qui font l’âme de l’équipementier automobile. Ce sentiment de « crier dans le vide » qui l’a étreint, mercredi 19 juillet, face au ministre de l’économie, Bruno Le Maire.
En visite éclair, décidée la veille au soir, M. Le Maire est pourtant venu répéter que « le site restera ouvert, et personne ne sera abandonné ». Un engagement qui intervenait juste après un nouveau délai de cinq jours accordé par le tribunal de commerce de Poitiers pour laisser le temps à GMD, seul repreneur potentiel, d’éviter à GM & S une liquidation totale ; en position de force, le groupe stéphanois continue de négocier pied à pied son plan, qui prévoit de conserver 120 salariés sur les 277 que compte le site.
Pour « ceux qui resteront sur le carreau, c’est le néant », résume Paul. Pas d’indemnité « supra-légale » – une demande formulée par les syndicats – mais, dixit M. Le Maire, le « doublement de la prime à la formation », de 2 500 euros à 5 000 euros par salarié.
« Délitement progressif »
Face au ministre, Paul n’a pas pu retenir ses larmes. « C’est vraiment la preuve que M. Le Maire n’a pas compris où il met les pieds », explique celui qui avoue son « angoisse de ne plus jamais retravailler »« On sera formé à être chômeur », résume son voisin, un grand sec aux cheveux poivre et sel.
Car là où le ministre a « mis les pieds », c’est la Creuse. Un département rural de 120 000 âmes où « chaque emploi va se chercher avec les dents », résume Michel Vergnier, maire socialiste (PS) de Guéret, le chef-lieu, qui compte 14 000 habitants. Avec cinq villes...

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