mercredi 29 mars 2017

Un peu d'histoire des thermes à Evaux les bains

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Plan des Thermes d'Évaux-les-Bains en 1838 et vue de 2016



L'établissement thermal, agrandi en 1870, peut loger plus de cent malades et leur propose des appartements meublés avec luxe ; le rez de chaussée comporte cinquante baignoires ; le parc de 10 hectares est parsemé de chalets. Un établissement spécial "pauvres" est ouvert. La description va jusqu'à dire que sur justification, fournie au régisseur M. Louis Bona, de l'utilité du traitement thermal et de l'indigence, les propriétaires se sacrifient et accordent la gratuité du traitement thermal à tout individu qui n'aurait pas obtenu à temps, le secours de son département.
Le prix des bains pour un curiste lambda s'élève à 6 francs par jour pour la première table, 4 francs pour la seconde. Le prix des chambres varie de 1 à 4 francs par jour.
L'établissement dispose de chalets, de deux salles de billard, d'un salon de lecture avec une bibliothèque, des journaux politiques et des publications littéraires.
Un Piano est installé dans le grand salon de l'Etablissement. Des jeux y sont organisés.
Un Bâtiment est construit dans le Parc, face à l'établissement, moitié à usage de Chapelle, moitié à usage d'écurie et de garage pour les voitures qui sont, en outre à la disposition des baigneurs.


Le directeur de l'Etablissement thermal, Nicolas Picaud, siégeant donc au Conseil régional de la Creuse, les subventions pour accueil d'indigents ne vont pas aller en diminuant ! A partir de 1863, 4.500 francs par an sont attribués aux thermes d'Évaux. Pour le renouvellement de cette générosité, le rapporteur au Conseil Général fait des prouesses : des ouvriers laborieux, des pères de famille vous doivent ainsi leur guérison ou du moins le soulagement d'affections graves... De 1866 à 1870, 5.000 francs sont alloués annuellement, permettant de soigner de cent quinze à cent vingt malades indigents par an, pendant une vingtaine de jours chacun. En 1871, guerre oblige, les Thermes n'obtiennent que 4.000 francs pour quatre-vingt-neuf malades.

Le 29 mars 1873, un traité est finalement passé entre le Préfet de la Creuse et l'Etablissement thermal d'Évaux représenté par Nicolas Picaud et le marquis de La Roche-Aymon pour fixer durablement l'accueil des indigents aux Thermes aux conditions suivantes :
— Périodes qui leur sont réservées : du 20 mai au 9 juin ; du 10 au 30 juin; du 20 août au 10 septembre.
— Prix payé par le département de la Creuse : 2 francs par jour et par personne.
— Logement fourni à l'Hôtel de Rome. Les malades doivent regagner leur chambre à 9 heures au plus tard.
— Traitement thermal prescrit par le médecin : bains, douches bains de vapeur etc..
— Nourriture à fournir à chaque malade : 
une nourriture saine, préparée convenablement et qui se composera, par tête et par jour, de : un kilogramme de pain blanc et cuit de la veille ; un demi litre de vin de bonne qualité ; 300 grammes de viande; 250 grammes de légumes qui devront varier tous les deux jours ; une soupe le matin et une le soir. La viande, de bonne qualité, se décomposera ainsi : 150 grammes de boeuf bouilli qui serviront à faire la soupe du soir, et 150 grammes de veau ou de mouton, alternativement, et préparés d'une manière différente que le boeuf.


Ce contrat d'une durée d'un an sera renouvelé ensuite par périodes triennales, aux mêmes conditions. Le renouvellement d'août 1883 comporte toutefois une légère différence : au lieu du demi litre de vin de bonne qualité qui était alloué par personne et par jour en 1873, le contrat d'août 1883 prévoit un litre de vin pur de bonne qualité pour trois malades...Le dernier renouvellement daté de 1er janvier 1889, couvrant la période 1889 à 1891, comporte une clause qui n'est pas du goût du Conseil général : Picaud a fait rajouter : dans le cas où pour une cause indépendante de la volonté des copropriétaires de l'établissement thermal, leur fermier de l'hôtel de Rome où sont reçus les indigents envoyés par le département, se trouverait dans l'impossibilité de les recevoir, le traité serait considéré comme non avenu pour le temps restant à courir et les copropriétaires ne seraient pas responsables.Il semble donc que ce traité n'ait pas été poursuivi au delà de l'année 1891, année du décès du marquis de La Roche-Aymon, copropriétaire des Thermes, auquel succède sa veuve Marie Boissel de Monville, marquise de la Roche-Aymon (1825-1911).

En 1898, l'établissement Thermal, son Parc et ses dépendances sont acquis par la Société anonyme des eaux thermales d’Évaux-les-Bains. Le 2 juin 1898, ladite société sollicite le Conseil municipal de Paris afin d'organiser des colonies scolaires pour les petits parisiens dans le domaine Thermal...
De gros travaux de réaménagement sont programmés, et, en 1899-1900, faisant suite aux bâtiments existants, une aile Nord est construite, comprenant le Grand Hôtel de 100 chambres à l'étage, et des locaux de soins et de bains au rez-de-chaussée, face au Parc et à la Chapelle.
A l'emplacement favori des baigneurs sortant des soins, le long de la Chapelle, un Kiosque à musique rustique en bois est érigé vers 1908.

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